Tu as taggé son nom sur un mur, smurfé sur des parquets bitumés et, dans les dédales de tes silences, tu as scratché, sur des vinyles d’outre temps, un dub envoutant et répétitif. Tu as tapé le hip hop avec ceux que tu devrais avoir pour frères, tu t’es explosé les poignets sur ton derbouka et, pinçant pour un luth dans lequel résonnait Tizi Ouzou, tu t’es roulé dans les dunes de sable où les vents et les grains sont libres. Avava inouva,
Tu as arpenté les sentiers d’une cordillère en mal d’expression, as vu le stade de Santiago où, à tout jamais, planera l’ombre des doigts de Vitor… Tu as séché les larmes des orphelins de la Plaza de Mayo, as levé ton poing dans l’espoir que El pueblo unido jamás será vencido… Mais vaincu, il l’a été. Vaincu, il est.
Tu as pris une claque de feeling sur les bords de Mississipi River là où le noir est musique de l’âme profonde. Puis, remontant, tu as croisé Geronimo fumant le calumet de la paix avec un descendant de blancs usurpateurs. Tu as rencontré des Acadiens sur la route d’exil, on the unarmed road of flight puis tu as refait la guerre avec Tran… toi qui n’es pas born in the USA. Napalm.
Tu as imaginé Frida la blonde, toi qui n’as jamais connu de Margot… Marieke, la flamande, est passée par là pour t’emmener à la rencontre des marins d’Amsterdam.
Asimbonanga, le chant libératoire, a longtemps, résonné dans tes veines comme un appel à l’homme qui sommeille en chaque dictateur. Cet appel a été entendu. Savuka Johnny soit loué !... Mandela Day.
Tu as "photographié" Beyrouth et ses dédales de ruines comme une plaie béante à la face du monde… espérant que la fraternité y élirait capitale. Liban, Israël, Palestine sont le trait d’union de la spiritualité universelle. Qui saura leur dire ?...
Tu as cherché tes voisins disparus… sans laisser de trace, rasé les murs à la nuit tombée pour ne pas être vu par les « vampires » d’un état fasciste. Eles comem tudo, eles comem tudo…
Tu as cru que le grand timonier voulait ton bien mais les livres ne dessinent que rarement la réalité du terrain. Alors, le petit livre rouge s’est, peu à peu, couvert de sang…
Tu as épousé femme qui t’a donné des enfants. Suite logique d’une vie qui sera toujours faite de combats… Venceremos.
Voyageur de ce monde, la route qui te mène vers la liberté est semée d’embûches mais sera toujours tournée vers l’humanité avec pour moteur le destin que tu te donneras la peine de construire.
C’est ainsi que les hommes vivent et leurs destins, collés à leur ombre, les suivent…
Liberté…
jeudi, 10 avril 2008
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